Compte-rendu de lecture (1)

LE RYTHME DU ZODIAQUE
de Dane Rudhyar


Editions du Rocher, 1981



Le sous titre anglais de l’ouvrage : « the pulse of life », les pulsations de la vie, les battements de la vie, met l’accent sur le côté vivant et dynamique de l’approche de Rudhyar, qui veut, dans cet ouvrage, intégrer l’ancien symbolisme du Zodiaque aux derniers progrès de la psychologie.
 
Avant de présenter un à un les signes du zodiaque, en les reliant les uns aux autres dans cette perspective dynamique, Rudhyar, dans une première partie, resitue l’astrologie actuelle dans un contexte plus vaste : histoire, systèmes philosophiques, religions, sciences… qui ont tous pour objectif d’ « essayer d’expliquer le désordre extérieur et le réconcilier avec l’ordre interne de l’homme », et il montre en quoi l’astrologie est un de ces systèmes, « le premier et le plus universel » et qu’il a connu une renaissance récente.
Aujourd’hui, l’intérêt du grand public pour l’astrologie moderne offre aux astrologues une nouvelle occasion de reformuler complètement l’astrologie  et ses symboles.
 

Rudhyar développe ensuite la notion de dualisme qui va être très importante pour comprendre la dynamique du zodiaque, ainsi que les notions de « moindre tout » et de « plus grand tout ».
La plupart des philosophies reposent sur le dualisme opposant le ciel, domaine de puissances cosmiques positives,  à la terre, domaine des impulsions et des passions , chaotiques, passives et réceptives, d’où découlent d’autres représentations : dualisme entre l’esprit et la matière, le bien et le mal, Dieu et la nature, la raison et les émotions…
Des interprétations récentes avancent qu’il n’y a pas d’opposition entre le monde de l’ordre céleste et celui du chaos terrestre parce que le chaos terrestre n’est qu’apparence, illusion. L’être humain, en tant qu’ organisme physiologique est un tout ordonné.  C’est le « moindre tout » à l’intérieur d’un « plus grand tout » : il y a entre eux interaction incessante. La vie est une interaction constante de « moindres touts » et du « plus grand tout ».
Ainsi au lieu d’une nature fondamentalement séparée en deux domaines, l’un céleste, ordonné, bienfaisant, l’autre terrestre, chaotique et noirci par le péché, on peut considérer maintenant l’expérience humaine comme un tout.
L’expérience de l’homme est double : à la fois il ressent un ordre organique intérieur impératif, et en même temps, il fait l’expérience de ce qui lui parait être le chaos extérieur. L’expérience humaine contient ainsi tous les dualismes. Le ciel est un aspect de l’expérience humaine, la jungle, un autre. Le chaos doit conduire l’homme à une plus grande totalité, à un état plus complet d’intégration d’être et de conscience : c’est un chemin, une transition, un processus.
Toute expérience humaine est donc bipolaire: elle est en partie expérience individuelle et en partie expérience collective ; les facteurs individuels et collectifs jouent en même temps ou tour à tour. Et leur puissance relative varie sans cesse. Il y a en permanence interaction, échange d’énergie.
 
La vie est un échange cyclique d’énergies polaires. Les deux sont présentes dans toute expérience, mais elles se manifestent avec des degrés constamment variables en intensité, et l’astrologie peut être un instrument remarquable pour la compréhension de l’expérience humaine en tant que champ d’action d’échange cyclique entre énergies polaires.
 
Le zodiaque exprime simplement la prise de conscience par l’homme du caractère cyclique de l’expérience humaine :
- expérience quotidienne de la succession des jours et des nuits : le cycle jour-nuit est un symbole permettant d’interpréter le mystère de la vie et de la mort (jour= existence/ nuit= mort)
- cycle annuel avec les changements saisonniers : l’expérience humaine n’étant pas interrompue au cours de l’année, on peut davantage l’interpréter comme un « cycle d’expérience ».
 
 Le Zodiaque symbolise le cycle de l’année, il donne à l’homme une expérience du changement,du  changement de la nature : l’homme a expérimenté le changement et la vie uniquement sur le plan biologique.
 
L’étude du zodiaque nous apprend qu’il y a toujours deux forces opérant dans toute situation, dans toute expérience .
Il y a dualisme, mais dualisme dynamique de deux forces opposées qui s’interpénètrent constamment. Ce n’est jamais une question de « ou/ou » mais de « plus ou moins ».
 
Il introduit alors la notion de Force de Jour et de Force de Nuit sur laquelle il va baser sa présentation des signes du zodiaque.
Il distingue 4 moment fondamentaux
- le solstice d’hiver :la  Force de Jour est au minimum, la Force de Nuit à son maximum (commencement signe du Capricorne)
- l'équinoxe de printemps : la Force de Jour est égale à la Force de Nuit (démarrage du Bélier)
- le solstice d’été : la Force de Jour est à son maximum, la Force de Nuit à son minimum ( démarrage du Cancer)
- l’ équinoxe d’automne la Force de Jour est égale à la Force de Nuit (démarrage de la Balance)
 
La Force de jour est une  énergie personnalisante. 
La Force de nuit est une énergie « rassemblante » , qui accentue toutes les valeurs relatives à la « société ».
Cela amène donc aux deux polarités de l’expérience réelle des êtres humains : personnalité et société/ individuel et collectif.
Dans un sens plus strictement psychologique, le dualisme personnalité-société devient dualisme « ego conscient-inconscient collectif ».
Le domaine de la conscience individualisée est le domaine du jour, du soleil.
Le domaine de l’inconscient collectif est celui de la nuit, le domaine des « étoiles ».
 
Quand la Force de Jour diminue à partir du solstice d’été, sa décroissance signifie que ce qui est une force positive et active se retire de plus en plus du champ de l’objectivité. Elle devient de plus en plus subjective, introvertie et aussi plus transcendante. Elle agit à un niveau inconscient plutôt que conscient.
à L’expérience humaine est toujours le résultat de cette influence réciproque entre le conscient et l’inconscient, l’individuel et le collectif.
 
Dans la deuxième partie, Rudhyar présente les 12 signes du zodiaque comme douze phases de l’expérience humaine, en les resituant les uns par rapport aux autres, dans un ensemble dynamique, comme dans une ronde ou une roue, et en intégrant la dynamique respective de la Force de Jour et de la Force de Nuit.
 
Avec le Bélier, la Force de Jour est égale à la Force de Nuit : c’est un signe d’équilibre, comme pour la Balance : l’équilibre entre conscient et subconscient est très subtil, la personne est toujours dans un état d’équilibre instable, tiraillée intérieurement par des opposés.
 Mais la Force de Jour est au tout début de sa croissance, elle surmonte à peine la Force de Nuit , le Bélier est donc obligé de  projeter son ego conscient avec intensité pour éviter l’état stationnaire qui signifierait le retour au passé.
Dans le cycle du développement  humain, le Bélier est l’aurore de la personnalité en tant que fait objectif et conscient. Il est tout entier dans l’acte créateur.
Dans son optique dynamique, Rudhyar resitue le Bélier par rapport aux signes qui suivent et qui précèdent pour bien montrer l’enchaînement des phases du cycle.
Si, dans le Bélier, la Force de Jour fait une poussée vers l’extérieur, qui assure sa domination, c’est une domination qui doit rendre hommage au passé, à la Force de Nuit.
Au solstice d’hiver, avec le Capricorne, la Force de Nuit  atteint sa culmination dans un idéal socio-culturel communautaire : l’Etat.
Dans les signes du Verseau et des Poissons, le besoin de créer des groupes se spiritualise : le Verseau symbolise l’idéalisme social, dans les Poissons  on atteint le concept de « communauté invisible ».
La Force de Nuit opère de façon encore plus transcendante dans le Bélier, et son symbole est « l’agneau sacrifié pour la rédemption du monde ». C’est l’immortalité de la semence, qui meurt en tant que graine, pour qu’il y ait à nouveau plus de vie et de végétation.
Le chant du Bélier est un chant d’exaltation solaire, parce qu’à travers lui le soleil sent pour la première fois que la victoire est gagnée. Cette victoire sur la nuit est célébrée au 19° degré du Bélier,  jour symbolique de la Résurrection : Pâques.
Plus tard, dans le Lion, l’ego solaire conscient se réalisera  entièrement dans la joie de l’expression personnelle créatrice.
 
Avec le Taureau, la Force de Jour devient plus stable et cherche à s’établir de manière tangible. Elle a besoin de résultats et elle apprend que ces résultats s’obtiennent par la détermination, les efforts constants. Elle apprend que seul un contact intime avec la terre peut produire ces fruits concrets dont la réalisation est la personnalité humaine.
Le Taureau est la réaction qui suit l’action du Bélier, il met l’accent sur la sécurité.
Bélier et Taureau sont complémentaires ; ils sont tous les deux caractérisés par une montée de la Force de Jour.
Le Bélier a une action directe car le problème essentiel pour lui est la victoire définitive sur la Force de Nuit ; une fois qu’elle est vaincue, un nouveau besoin apparaît, celui de stabilisation et de restriction volontaire.
Ainsi, la différence entre le Bélier et le Taureau est une différence de buts ; les deux énergies ont la même direction. Le but du Bélier est dynamique, celui du Taureau est organique.
Le mot Production est le  mot clé du taureau.
 
Avec le Taureau, Rudhyar introduit la notion de « signe de pouvoir » et celle de signes « masculin «  et « féminin »
Pour lui, un signe de pouvoir correspond à un des 4 grands moments du cycle annuel, où la vie agit de façon définie et créatrice, dans une perspective de but et de pouvoir : ce sont les signes du Taureau, du Lion, du Scorpion et du Verseau.
Ces points sont les portes par lesquelles pouvoir et but sont libérés et expérimentés.
Ce sont les points « alchimiques » symbolisés respectivement dans la Bible, par le Taureau, le Lion, l’Aigle et l’Ange.
 
Le Taureau peut être considéré comme un signe féminin, car il est la « bonne terre », la Grande mère généreuse.  La « bonne terre », c’est la fine couche capable de porter la végétation, qui est le lieu de rencontre des vibrations terrestres et des radiations solaires, là où se fait la fécondation de la terre par la force solaire, là où naissent les organismes vivants.
Toute vie sur la terre n’est qu’à « fleur de peau », toutes nos expériences du monde extérieur sont perçues par la peau et certaines régions spécialisées à sa surface : les sens.
Le royaume du conscient est lui aussi la mince couche supérieure du vaste inconscient.
Le Taureau est cette phase de vie et d’expérience où la poussée en hauteur de l’évolution trouve son expression la plus concentrée et la plus vocale. C’est la surface fertile de la terre, le plus haut niveau atteint par l’élan vital : de cette surface, les plantes s’élèveront à la rencontre du soleil pour accomplir l’alchimie de la lumière.
Il est cependant représenté dans le zodiaque par un animal mâle.
 
Rudhyar donne un autre mot clé du Taureau : accomplissement évolutif, des profondeurs vers le haut.
Le Taureau essaie d’accorder son but conscient à cette volonté supérieure qui le dirige, de l’intérieur, vers la prochaine étape de son évolution. Il en ressort quelques caractéristiques du signe : la détermination, la volonté personnelle, l’opiniâtreté…, qui conduisent souvent à la possessivité.
Cette possessivité est le résultat d’un profond besoin intérieur qui doit être satisfait.
Au stade Taureau, la personnalité n’est pas encore établie.
Le Taureau subvient à ses propres besoins, d’où le lien entre le Cancer, gouverné par la Lune, et le Taureau, où la Lune est exaltée.
Le but de procréation (Taureau) conditionne la construction du foyer (Cancer). Mais il faut avant la création du foyer, obliger l’énergie créatrice du Bélier à accepter ce but : ce sera le travail des Gémeaux.
Dans le Taureau, la Force de Nuit est également active, mais de façon plus lointaine que dans le Bélier, elle ne laisse que peu de place dans la conscience, mais elle est encore manifeste dans le subconscient. Le Taureau est le signe de la Pentecôte symbolique. Les hommes sont investis d’un pouvoir transcendant, supraconscient, irrationnel.
Le Bélier est la source symbolique de la vie manifestée. Le Taureau est la rivière calme qui coule imperturbable et nourrit les multitudes de ses « eaux vivantes ».
 
Le signe des Gémeaux est la dernière phase d’expérience du printemps.
La Force de Nuit est à marée basse, elle représente la puissance de la matrice familiale, de la tradition collective. L’adolescent cherche une extension de sa personnalité quels que soient les moyens d’association avec une multitude de nouveaux facteurs.
Au niveau biologique, les matériaux bruts d’une activité associative sont constitués par les impressions, les sensations nerveuses. Au niveau mental, la mémoire, la comparaison, l’analyse et la formation d’images mentales exprimées par des mots sont les phases d’une activité qui développe l’intellect par l’utilisation du langage.
Les Gémeaux voient apparaître le langage à sa phase naissante, expression de l’esprit qui est né avec la ferveur créatrice de la Force de Jour, au printemps. ; le poète, l’artiste des mots exprime son moi pour la simple joie de construire sa personnalité en multipliant et en mémorisant des expériences particulières de relation.
Dans le Sagittaire, la Force de Nuit opère avec une grand intensité  et se manifeste dans la tendance à rassembler des facteurs lointains et divers par la généralisation.
Par contre, dans les Gémeaux, où la Force de Jour est tellement active, la tendance fondamentale est à la particularisation et à la personnalisation.
Au niveau plus complexe du développement mental, la force des Gémeaux se manifeste  comme un besoin de classification, d’ énumération ordonnée, de logique pour arriver à des schémas structurés d’associations.
L’individu investi par l’énergie de la Force de Jour tend à être submergé par la complexité de son expérience personnelle. Le Gémeau a besoin de trouver des points de repère pour se guider, un cadre à ses activités.
Il découvre les opposés polaires, le bien et le mal, le vrai et le faux.
Les mots sont des projections d’expériences dûment classées et nommées. Ce sont des dispositifs de sécurité ; ils réduisent le peu connu à la norme collective.
Le Gémeau est le donneur de noms, le magicien qui peut controler les forces de la nature en prononçant leur « vrai nom ».
Dans les Gémeaux, l’homme sent déjà la montée pénétrante de la Force de Nuit. Il sait qu’il doit lui faire face, qu’il doit construire un foyer pour y rencontrer l’étranger, qui est aussi le bien aimé.
Les Gémeaux sont pour Rudhayr l’occasion de présenter les éléments, qu’il approfondira avec le Cancer.
Dans le Taureau, qui établit le premier type de relation il s’agit d’une relation –terre, d’une relation par les racines de l’être (contact physique, nourriture, sexe…)
Dans les Gémeaux, il s’agit d’une relation de type air : l’air que respirent les êtres vivants, l’air qui nous unit par notre mode d’expression qu’est le langage, l’air qui  nous oblige à nous lier, c’est l’ élément par lequel l’homme peut expérimenter une « extension fondamentale des relations. »
C’est le premier signe d’air du zodiaque.
L’essence de l’expérience humaine des Gémeaux, c’est l’extension de l’être dans la recherche de relations toujours nouvelles.
L’extension a commencé au niveau biologique avec l’ utilisation de la main pour fabriquer des outils, qui a permis de  controler et changer l’ environnement. L’évolution passa de la main aux nerfs, des nerfs au cerveau . L’homme est devenu un  penseur descendant du fabricant d’outils.
Mais la  pensée Gémeau est d’une part liée aux besoins de la personnalité, d’autre part,  suscitée par l’environnement. Elle est apprise, elle est transmise; c’est une pensée verbale, conditionnée par le langage. C’est une pensée psychologique, alors que le Sagittaire est un penseur social.
Le Gémeau est poète plus que philosophe.
 
Le Cancer démarre au solstice d’été : la Force de Jour, à son maximum,  commence à décroître, et va se  laisser supplanter par le pouvoir matriarcal de la Force de Nuit.
Il y a un changement de polarité.
Le moi individuel, n’étant plus capable de résister à la pression de l’élan vital universel doit s’ouvrir à l’univers et à la société.
Des forces irrationnelles, biologiques, émotionnelles, se précipitent de l’inconscient et tendent à submerger le conscient. C’est pourquoi l’individu doit être protégé et la montée de l’inconscient canalisée, neutralisée. C’est la raison du « mariage » et de ce que les occultistes appellent « initiation ».
Un compagnon et un initiateur !
La leçon du solstice d’été, du Cancer, c’est qu’il doit y avoir repolarisation ; l’humanité est contrainte de s’ouvrir à la Force de Nuit.
De même que le Taureau repolarise la direction de la Force de Jour du Bélier, le Cancer change la direction des énergies Gémeaux.
Tout comme le Taureau , le Cancer est un signe féminin.
Rudhyar resitue les éléments les uns par rapport aux autres, dans l’ enchaînement de la roue des signes : la terre Taureau est nécessaire pour arrêter le feu Bélier ; l’eau Cancer condense l’expérience aérienne des Gémeaux.
Le Gémeau cherche à assurer sa sécurité personnelle par des contacts toujours nouveaux. Il cherche un contrôle intellectuel temporaire par la formulation verbale.
Il est tolérant mais manque de véritable compréhension, alors que le Sagittaire peut comprendre même quand il est intolérant.
Dans le Cancer, il y  a un arrêt brusque de l’ardente extension Gémeaux. On atteint des frontières.
Le symbole du Cancer, le crabe, est une créature aquatique aux mouvements régressifs ou latéraux, dont l’évolution aboutit à une voie sans issue, symbolisée par le port d’une carapace dure qui emprisonne la vie- mais carapace abandonnée temporairement à chaque nouveau cycle. Créature de la mer, la mer qui symbolise toujours le collectif, ou plutôt l’Inconscient générique, la Matrice universelle de la vie.
Il s’agit d’un genre de symbolisme aussi négatif que celui du Scorpion : un pas de plus et on trouve le rapport avec la maladie.
Le Cancer qui arrive 9 mois avant le Bélier est symbole de fécondation, mais cette fécondation sera-t-elle divine ou purement humaine ? Le destin du Cancer est-il de fonder un foyer personnel, rigide et conventionnel ou de servir de « foyer », de point focal à une nouvelle manifestation divine ?
Le Cancer, c’est l’homme fécondé par Dieu, le Lieu Saint où Dieu est descendu.
L’homme possédé par Dieu, ou par le Bien Aimé est tout d’abord submergé par l’union.
Tout doit être reconsidéré, tout mouvement, tout mobile inversé.
 
Rudhyar aborde le signe du Lion dans sa continuité avec le Cancer.
A travers l’expérience Cancer, deux besoins s’impriment dans la personnalité en évolution : le besoin de mettre clairement au point et de limiter les énergies de la Force de Jour dont la puissance est devenue écrasante, l’autre est d’assumer sa responsabilité envers ses compagnons et de participer consciemment à la vie d’un tout social.
La base de ce processus social est le foyer, la famille ; le Cancer est le symbole de ces bases, la source de la Force de Nuit qui croitra en puissance et en influence jusqu’au solstice d’hiver, au Capricorne.
Le Lion représente la deuxième phase de ce processus social.
Le pouvoir qui a contraint l’homme et la femme à se stabiliser dans le foyer, les pousse maintenant à créer une descendance. Ils ont à assumer une nouvelle responsabilité sociale. Un nouveau champ d’intégration s’ouvre à eux : l’intégration des parents aux enfants, des générations anciennes aux jeunes.  De cela vont surgir des problèmes sociaux, des problèmes de relation qui impliquent la responsabilité du « présent » face au « futur » : le facteur temps commence à peser sur la conscience de l’individu.
Le Lion est le domaine des émotions, par contraste avec le Cancer, qui est celui des « sentiments ».
Le « sentiment » est le sens organique interne qui permet à la personnalité, en tant que tout de juger ce qui est constructif ou destructif, bon ou mauvais pour l’être humain dans son entier. « Sentir », c’est réagir comme un tout organique à une situation ou à une personne, c’est à dire réagir pour ou contre la situation ou la personne. Il s’ensuit des réactions physiques : les muscles se contractent, le pouls s’accélère ou ralentit… la chimie de l’organisme se modifie.
Tous ces changements organiques, constituent psychologiquement parlant , l’émotion ou affect.
Ensuite, l’émotion, ou bien se transforme en action (embrasser, fuir…) ou bien est stoppée dans sa manifestation extérieure, l’action musculaire visible.
Les émotions font donc suite aux sentiments, mais il faut différencier clairement les deux.
Les sentiments sont du domaine du Cancer, les émotions de celui du Lion.
 
Il y a aussi les « sentiments internes », les sensations. Un homme se sent bien ou mal. La douleur par exemple est la sensation aigue et localisée d’une perturbation organique.
Grâce à ces sensations, à la douleur, l’homme acquiert progressivement le sens de la séparation : il se sent unité distincte, différente des organismes similaires.
Il apprend ainsi à dire « je », d’abord par frustration, ne possédant pas tout ce que son organisme désire pour son besoin ou son plaisir. Il apprend à fonctionner comme « ego personnel », différent des autres ego personnels par ce qu’il « sent » des choses de façon différente.
L’individualisation commence par la douleur et la pratique des sentiments.
Elle se développe par des essais d’auto expression (domaine du Lion). Et c’est par l’exercice du pouvoir d’analyse intellectuelle et de discrimination qu’elle s’établit (Vierge).
A tous les niveaux, ce qui est construit dans le Cancer, c’est la capacité fondamentale de faire face, en tant que totalité intégrée (organisme), au choc d’autres entités et d’établir une base d’action créatrice et sociale.
Dans le Lion, l’homme part de cette base , il sort dans le monde, son ego tend son « je suis » comme un étendard.
Le Lion n’est pas individualiste, il commence à se sentir responsable vis-à-vis du bien aimé et de l’enfant et se voit obligé de participer à une activité sociale.
A l’étape Lion, la personnalité exagère tout, elle veut impressionner la société.
Le mot clef du Lion : extériorisation dramatique de la personnalité dans le but d’être reconnu et d’augmenter l’assurance personnelle d’être une unité sociale.
Il sait comment coopérer avec les gens, aussi doit-il les diriger.
Pendant la phase Lion, la Force de Jour décroit, mais ce déclin, manifeste extérieurement, signifie en même temps une activité subconsciente, une retraite intérieure. La Force de Jour commence à se retirer dans le subconscient. Elle agit encore, mais de manière subjective, introvertie. Elle revêt un caractère transcendant, ou parfois, négatif.
L’individu peut acquérir utilité sociale et prestige par l’activité artistique, qui correspond au désir de laisser son empreinte dans la société.
L’activité artistique est un moyen d’étendre la personnalité intérieurement et au delà des limites du  temps. C’est un moyen d’atteindre l’immortalité personnelle.
La Force de Jour étant décroissante, elle ne façonne plus directement la personnalité. La personnalité s’étend toujours, mais sur une base sociale, en fonction de l’approbation et de l’appui sociaux.
Le Lion représente le premier essai pour devenir un personnage social. Par peur de l’échec, il exagère et dramatise tout. Il lutte instinctivement contre la peur subconsciente d’être absorbé et assujetti par la société. Il met le sceau de son ego sur le monde qu’il veut organiser à sa propre image, afin de ne pas être submergé par la marée montante.
 
Avec le signe de la Vierge, la conscience en pleine évolution s’occupe surtout d’analyser, de réagir contre ou de vérifier tout ce qui est arrivé pendant la période Lion.
La phase Vierge commence par un point d’interrogation ; elle peut se terminer par une véritable illumination à l’équinoxe d’automne avec le début de la Balance.
Elle devrait aboutir à une grande compréhension du sens du processus social, de la nature de la Force de Nuit. Elle devrait se terminer en beauté, en paix, ou tout au moins par un réajustement social.
Une tradition veut que le point zodiacal qui termine le Lion et commence la Vierge porte le symbole du sphinx (qui a le corps du lion et la tête d’une vierge).
 
Une partie de la réponse aux questions de la Vierge concerne l’usure produite par l’activité impulsive, tendue, et ses gestes dramatiques, c’est la technique.
L’autre face est la repolarisation de la nature émotionnelle.
La technique doit être apprise (= apprentissage).
L’apprenti doit devenir objectif quant à ses modes de comportements, les analyser, refuser tout aveuglement sur leurs imperfections. Il doit être intègre et honnête dans l’évaluation de toute activité, il doit apprendre à critiquer sans passion et sans préjugés. Il doit avoir un sens aigu du discernement, il doit être pur.
Etre pur, pour l’homme,  c’est « n’être rien d’autre que »  ce qu’il est en soi.
La technique est une méthode d’élimination des impuretés qui provoquent une perte de pouvoir.
Les mains d’un maître technicien sont sures parce que ses nerfs sont fermes. Ses nerfs sont fermes parce que sa nature psychologique est claire.
La technique est donc basée sur la pureté, elle dépend aussi de la puissance et de l’habileté. D’où le symbolisme de la Vierge : « pure » et « puissante » parce que non souillée et pleine d’énergie neuve.
La véritable habileté est basée sur la capacité de s’adapter instantanément à toutes et n’importe quelles situations et aux exigences de tous et n’importe quels mécanismes.
D’où les caractéristiques du signe de la vierge : analyse, discernement, critique, routine, pureté, intégrité, soins du corps, hygiène, discipline…
L’autre face de la réponse : la repolarisation émotionnelle. Nous réalisons que nos échecs émotionnels sont dus, le plus souvent, à notre manque de « sens social ». Nous avons ignoré la signification de la Force de Nuit, de ce pouvoir cosmique qui rassemble toutes les unités dans des organismes plus vastes, et la force de Nuit est devenue destructrice. Nous nous sommes perdus dans l’obscurité. La Force de Nuit est l’énergie d’un but plus que personnel. Elle rassemble les petits « soi » dans l’attente du « Plus grand soi » qui viendra en son temps.
D’où le message de la Vierge à ceux qui souffrent : regardez au-delà de vous-même, réorganisez vos désirs, repolarisez vos émotions, réorientez vos impulsions. Vos énergies ne sont point vôtres, ce sont celles de la vie. Elles vous sont prêtées pour servir l’humanité tout entière. Consacrez les au plus grand tout.
 
D’où d’autres caractéristiques de la Vierge : dévotion, soumission de l’individu à un but et une discipline collectifs, service et sacrifice volontaire de soi.
La Vierge est seule, mais dans l’expectative : elle attend l’accomplissement d’un mystère qui abolira sa solitude et sa virginité.
Elle sait qu’il viendra, c’est alors qu’arrivera la Balance : la communion des hommes, la société, la promesse de civilisation, la « fraternité mystique », dont la réalité est révélée concrètement dans la chambre secrète de la Pyramide.
 
A l’équinoxe d’automne,à l’entrée dans la Balance, la  Force de Nuit, en croissance, va dépasser la Force de Jour.
L’auto-affirmation du Lion et l’auto-critique de la Vierge se réconcilient et se voient dominées par l’auto-consécration à l’humanité.
La Balance représente la naissance de l’unité individuelle au plus grand Tout dans lequel elle doit désormais fonctionner comme cellule.
L’équinoxe d’automne marque le triomphe décisif de l’action dans l’unité et la coopération sociale sur l’expression individualiste et l’égocentricité émotionnelle.
De nouvelles énergies s’éveillent, énergies qui sont le produit de la coopération de groupe et d’échanges sociaux.
Du Bélier aux Gémeaux, c’est un processus de structuration de la personnalité, et maintenant, c’est un processus consacré au développement de la société.
Les forces socialisantes déferlent.
Le but final de la Balance est de rendre plus valable, plus réelle, plus tangible la réalité des échanges humains, de la communauté, de la vie ensemble dans une structure organique stable et permanente de vie communautaire. De cette vie ensemble émergeront progressivement l’énergie engendrée par les sentiments et réalisations communautaires (Scorpion) puis la vision née de la pensée communautaire (Sagittaire) et enfin l’organisme social terminé, l’Etat (Capricorne).
 
Avec la Balance, Rudhyar introduit la notion de mode des signes : la Balance est un signe cardinal qui accentue les valeurs d’activité et de comportement.
Le type Balance a une grande ardeur sociale, un sens vital de dépendance vis-à-vis des valeurs sociales : la Balance, la première, développe un sens réel des valeurs sociales, et parce qu’elles sont réelles, et importantes, l’individu a tendance à exagérer l’importance du facteur social.
Il n’est pas sur de lui dans ses activités sociales et de groupe. Il sent qu’il pourrait facilement revenir à des désirs individualistes, qu’il doit empêcher un tel revirement.
On dit que la Balance est opportuniste, changeante, qu’on ne peut compter sur elle. La raison est que l’individu est prêt à faire n’importe quoi pour répondre à ce que le groupe ou la collectivité attend de lui, ou du moins, à ce qu’il pense que le groupe attend de lui.
Tout comme le Bélier, la Balance est un signe d’équilibre instable.
A son optimum, la Balance est un excellent directeur dans les activités de groupe, un harmonisateur et un intégrateur merveilleux, d’autant plus qu’elle se sent peu sure de sa propre intégration.
L’harmonie de groupe, le bonheur, l’idéal dans les relations humaines sont pour elle question de vie et de mort.
Le besoin d’idéalisme est puissant lorsque le type Balance est assez évolué pour devenir réellement conscient du processus social (=  Gandhi).
Par contre, le type Balance moins évolué fonctionne au niveau de l’attraction physique , là où les relations humaines se forment le plus facilement. D’autres trouvent leur champ d’activité dans les arts.
La Balance est l’artiste qui rêve de formes idéales.
Le Capricorne rendra ces formes concrètes et tangibles dans la vie des hommes.
 
Avec le symbolisme des plateaux de la Balance, il s’agit de peser les choses. Peser une chose, c’est comparer sa masse à un poids standard socialement accepté.
La Balance est avant tout quelqu’un qui évalue les choses et les gens, les évènements par référence à des standards sociaux fixés, qu’ils soient traditionnels ou idéaux.
La Balance rêve, évalue, irradie et cherche à atteindre l’amour qui pourrait enfin construire le nouveau groupe et la nouvelle société, mais elle le fait en artiste plutôt qu’en politicien.
Elle symbolise la graine. La graine est symbole de fraternité mystique et aussi de sacrifice de soi. Dans la Balance, la « nouvelle vie » commence : la vie comme participant à la vie de la société ou de n’importe quel « plus grand tout ».
La Balance, c’est l’Initié qui se lève du sarcophage mystique, de la Chambre Royale de la Pyramide. Il a eu la Vision. Maintenant, s’étend devant lui la voie du service voué au groupe.
Dans la continuité de la roue du zodiaque, la vision de la Balance doit se substantialiser dans le Scorpion, se mentaliser dans le sagittaire, et lorsqu’ arrive le solstice d’hiver, c’est la naissance de l’enfant-Christ: Dieu ou Humanité devenu homme.
 
Le signe du Scorpion donne l’occasion à Rudhyar d’insister sur l’importance de la prise en compte du cycle entier du zodiaque dans l’étude de chaque signe. Pour lui, si le Scorpion s’est vu attribuer des caractéristiques négatives, c’est parce que les interprètes n’ont pas su rattacher le signe au cycle entier Force de Jour-Force de Nuit.
Avec le Scorpion, l’approche de l’hiver devient évidente et l’homme primitif appréhende cette obscurité physique : le Scorpion est le signe avant-coureur de l’hibernation. Il est ainsi devenu symbole de mort. Il ne signifie « régénération » que pour un petit nombre d’êtres.
Si la réalité des échanges humains, de la vie ensemble à l’intérieur de la structure stable d’une communauté est envisagée chez la Balance, comme une besoin et un idéal de conduite, chez le Scorpion, cette réalité doit être vitalisée, elle en devient poignante, dramatique, inéluctable. Elle doit s’enfoncer dans les chairs et dans les glandes des êtres humains, dans les profondeurs mêmes, dans l’âme même, dans la « substance «  de la personnalité. Elle doit se transformer en force motrice : le sexe, sous ses aspects sociaux, le sexe constructeur de civilisation.
La condamnation du Scorpion « signe maudit » a son parallèle dans l’identification du sexe au péché de la civilisation chrétienne.
Rudhyar rappelle que le  sexe a deux aspect fondamentaux : procréateur et non procréateur, c'est-à-dire social.
Le premier correspond au Taureau, le second au Scorpion.
Le Taureau est le signe de l’accouplement purement physiologique et procréateur. C’est une phase du processus constructeur de la personnalité.
Le Scorpion est l’opposé polaire du Taureau. Cela signifie qu’il occupe, dans le demi-cycle constructeur de civilisation sous l’emprise de la Force de Nuit la même place que le Taureau dans le demi-cycle constructeur de la personnalité sous l’emprise de la Force de Jour.
Le besoin du Scorpion est un besoin d’union totale avec d’autres individus dans le but de constituer ensemble un tout organique plus grand. Le désir d’être un individu séparé est submergé, avec une intensité dramatique, par le besoin d’être plus que soi-même, par l’impulsion de se fondre dans les autres. Ce désir ardent est l’aspect transcendant, social du sexe. Il ne représente pas le sexe procréateur de l’adolescence mais le sexe non procréateur, social et mystique de la maturité : désir ardent d’oubli de soi et d’union à travers un autre , avec un tout plus grand et même avec dieu. De tous temps, le sexe a été reconnu comme un seuil de « conscience cosmique » (tantras hindous).
On ne pourra comprendre la réalité du signe du Scorpion si on ne réalise pas que la force du sexe chez lui n’est pas une force à des fins génitrices mais un moyen pour se libérer des limites étroites du moi, un moyen d’atteindre une extase où l’individu devient plus
que lui-même.
 
Rudhyar insiste encore sur l’enchaînement des signes : le foyer (Cancer) se construit sur le sexe procréateur du Taureau, mais la civilisation (Capricorne) découle de la transformation sociale du sexe chez le Scorpion, via les généralisations mentales et les enthousiasmes sociaux du Sagittaire.
Le pouvoir civilisateur est un aspect du sexe du Scorpion car il naît du désir ardent de s’identifier au plus grand tout, l’humanité, de se transcender en fécondant l’humanité et en étant fécondé par une divinité.
L’aspect négatif du signe est du à la décroissance de la Force de Jour qui devient plus introvertie, plus subjective. C’est le côté sombre de la civilisation: l’avidité du pouvoir social et de la convoitise, la recherche de pouvoir, la recherche du plaisir sexuel et de la satisfaction personnelle.
Le Scorpion n’est pas un signe maudit : péché et misère n’apparaissent que lorsque la grande force créatrice est détournée ou pervertie par des peurs et complexes nés d’un traditionalisme insensé déguisé en vertu ou comme résultat de conditions sociales chaotiques et viciées.
Le Scorpion est l’une des 4 portes symboliques par où naissent les Avatars, porte-parole du Père générique de toute l’humanité, celui que l’on appelle Dieu.
Le Scorpion symbolise le pouvoir de Dieu, Civilisateur suprême d’une humanité unie.
 
Au Sagittaire , la Force de Nuit arrive à son point culminant. Le collectivisme domine l’individualisme, la société l’emporte sur la personnalité. C’est le moment des grandes aventures dans les domaines de la religion et de la philosophie, de l’abstraction et de la métaphysique. C’est la quête de l’absolu. C’est aussi l’époque des mouvements sociaux, du fanatisme et de l’intolérance.
La logique du processus de développement de la conscience sociale, qui s’est affirmée dans le comportement Balance,  et dans les émotions Scorpion conduit l’homme  vers de nouveaux horizons mentaux.
Comme il a aussi déjà eu l’occasion de le faire, Rudhyar resitue le Sagittaire par rapport à son opposé, les Gémeaux : dans les Gémeaux, l’homme essayait de construire une trame serrée de connexions proches ; au Sagittaire, il recherche des connexions lointaines ; elles  serviront de « système nerveux » à l’organisme social.
Connexions proches et lointaines signifient intelligence et activités mentales, c’est pourquoi Gémeaux et Sagittaire sont des signes « mentaux ».
Le mental, étape ultime de l’épanouissement de Force de Jour ou de la Force de Nuit est constructeur. Il synthétise, porte à leur culmination et à leur rayonnement maximum les énergies des marées zodiacales de Jour et de Nuit.
C’est le mental des étapes préparant les solstices.
Mais le mental des étapes préparant les équinoxes est une force tout à fait différente.
C’est une force qui dégage la scène pour une nouvelle forme d’activité, une force qui nettoie, qui dit ce qui doit être oublié et dépassé.
Au Sagittaire, l’homme cherche à organiser efficacement ce qu’il a expérimenté dans les profondeurs des sentiments au Scorpion. L’homme s’est identifié au groupe. Il a de l’énergie à utiliser, avec elle il peut construire, en la dirigeant il peut aller plus haut et plus loin.
Dans l’ancien symbolisme, le Sagittaire est représenté par le Centaure, créature mythique moitié homme moitié cheval qui darde ses flèches vers le ciel.
Le cheval représente le pouvoir viril, mais un pouvoir d’un genre spécial, auquel l’homme peut s’identifier et grâce auquel il peut étendre la portée de son activité.
Ce genre de pouvoir peut être maitrisé et utilisé. Il est alors symbolisé par le cheval.
La moitié du Sagittaire est pouvoir, l’autre moitié est « celui qui utilise le pouvoir », c’est à dire l’esprit conscient de l’homme. Un troisième attribut, l’arc et les flèches, fait référence à une direction, un but. Le symbolisme du Centaure montre la direction correcte, indiquée par l’angle sous lequel le Centaure tire ses flèches.
 
Les Centaures étaient les fils de Gaïa, la Terre, autrement dit, c’étaient les produits d’une identification aux énergies de la planète.
Dans le Sagittaire, l’homme, identifié au pouvoir engendré par la société et par l’échange complexe entre êtres humains est devenu « puissant ».
Le Sagittaire s’occupe principalement d’efficacité dans le travail, de direction : il est l’administrateur type du pouvoir, « l’agent » du pouvoir.
Le Sagittaire, c’est le premier ministre, le Capricorne, c’est le roi ou l’empereur, et le Verseau, le réformateur.
Le Sagittaire n’est pas un idéaliste, il veut étendre ce qui existe déjà, l’organiser et le mettre en pratique. Il trouve de nouvelles significations, de nouvelles dimensions de pensée. Il ne perd jamais le sens des limites, de la forme.
Il peut tirer ses flèches vers les étoiles mais ses pieds restent sur terre, qu’il aime : c’est la source de son pouvoir.
Il utilise ce pouvoir. Il a besoin de vastes espaces.
A un niveau plus élevé nous trouvons le Sagittaire associé à la religion, mais c’est seulement la religion organisée . La religion est une entreprise communautaire qui puise son énergie dans le besoin qu’ont les hommes de se sentir unis collectivement. Les prêtres sont les administrateurs de cette énergie communautaire.
Le philosophe, c’est celui qui établit un ordre possible dans la complexité déconcertante des phénomènes sociaux et naturels, en les interprétant.
 
Il voyage au royaume des idées mais il voyage en utilisant le pouvoir qu’il a libéré par son identification personnelle au besoin du groupe.
C’est le serviteur de la communauté.
Sous l’aspect négatif, il est fanatique et puritain ; parce que l’énergie personnalisante de la Force de Jour est à marée basse, il n’a que peu d’égards pour l’individu.
 Il sacrifie volontiers tout ce qui est personnel et individualiste sur l’autel du « bien commun ».
L’Inquisition espagnole est typiquement sagittaire.
Le Sagittaire est le prélude de Noël.
 
Au solstice d’hiver démarre le signe du Capricorne :  les jours sont à leur minimum.
La mort semble régner et pourtant un nouveau christ est né. La vie surgit à nouveau avec le soleil qui remonte. La promesse de printemps  se répand comme un feu mystique pour dire aux hommes que la Nouvelle Vie a commencé à triompher de la mort.
L’énergie personnalisante de la Force de Jour tend à transformer les restes dispersés d’un nouveau tout organique, créateur, parce que conscient.
 
Le christos est ce pouvoir de l’univers qui conduit les hommes à l’individuation. C’est l’énergie universelle de la Force de Jour pendant la période d’ascension tout au long de l’hiver et du printemps. Avec le déclin de la Force de Nuit l’ énergie collectivisante  épanouit la personnalité dans la société par la magie des relations humaines.
Elle a commencé par la fondation de la famille, au solstice d’été, dans le Cancer, signe du foyer. Elle a étendu progressivement la sphère de la famille à travers les phases zodiacales de la Vierge et Balance, elle a glorifié la responsabilité de l’homme envers sa progéniture et sa participation à tous les groupes sociaux. Elle a poussé l’individu à rechercher une identification toujours plus profonde à des collectivités toujours plus grandes. En fin de compte, groupes sociaux et petites nations disparaissent. Le temps de l’empire est venu : l’Etat suprême règne.
L’empereur est au sommet du pouvoir, le christ n’est qu’un nouveau-né pourchassé . Pourtant l’empire s’effondrera et le pouvoir du christ croîtra de plus en plus à travers le Verseau et les Poissons.
Au Capricorne, le pouvoir individuel de la personnalité cherche à se libérer en luttant contre l’emprise de l’Etat . La Force de Nuit triomphe.
L’autorité centrale établit des programmes rigides pour maintenir ensemble les races diverses, les traditions et façons de penser.
Le Capricorne symbolise chez l’individu cette étape d’être et de conscience dont le yogi oriental est l’exemple le plus caractéristique : l’homme qui bien que vivant seul a fait de sa personnalité un vaste cosmos sur lequel il exerce un contrôle particulier.
Mais le Capricorne représente aussi le courtisan en adoration devant l’autel de quelque potentat dont il reçoit des miettes de pouvoir.
Au Cancer, la personnalité trouve la plénitude de son moi en se complétant avec un partenaire permanent et en s’établissant dans un foyer. Pourtant cette plénitude contient aussi le germe  de ce qui finalement dominera l’ego individuel. Le triomphe de la société sur la personnalité se dissimule sous l’étreinte conjugale.
De même dans le Capricorne, les forces collectivistes semblent triompher dans l’établissement d’un Etat puissant. Mais derrière l’Etat se tient la Révolution imminente, inévitable.
La civilisation- le dieu Capricorne- doit sans cesse se détruire en même temps qu’elle augmente son étendue et ses pouvoirs.
 
Dans les profondeurs de l’inconscient du Verseau s’agite la force de jour qui vient de se réveiller. Le réformateur Verseau suit la direction du visionnaire Capricorne. Ce qu’il exprime, c’est le pouvoir d’un nouveau type humain né dans les profondeurs inconscientes de l’empire.
Les natifs du Capricorne portent en eux une semence vivante mais ils n’en connaissent pas encore la signification.
 
Avec le Verseau, Rudhyar revient sur les notions de mode,  de signes « masculins » et « féminins » et de signes de pouvoir.
Dernier des signes fixes, le Verseau est un signe de libération de pouvoir.
Le pouvoir est de l’énergie prête à un usage déterminé et significatif, à l’aide de moyens préparés dans ce but.
La nature du pouvoir dépend des caractères de l’énergie à employer.
Comme il y a deux types de signes cardinaux (équinoxes, solstices), il y a deux types de signes fixes : ceux qui les suivent.
Rudhyar distingue le pouvoir équinoxial (Taureau et Scorpion) et le pouvoir solsticial (Lion et Verseau).
Le pouvoir équinoxial est conditionné par le dynamisme intense des signes équinoxiaux Bélier et Balance, signes de vitesse maximum du mouvement solaire en déclinaison, signes où la Force de Nuit et la Force de Jour sont les plus équilibrées.
Le pouvoir solsticial est, lui,  le résultat d’une forte activité concrète pendant les périodes solsticiales Cancer et Capricorne, qui commencent au moment où le mouvement solaire atteint sa vitesse minimum en déclinaison, moment qui voit le triomphe respectif de la Force de Jour et de la Force de Nuit.
Là où le signe cardinal manifeste dynamisme intense et instabilité, le signe fixe qui lui succède doit arrêter cette activité et la limiter.
Quand le signe cardinal manifeste une focalisation sur la personnalité (Cancer) ou sur une forme particulière de société (Capricorne), le pouvoir consolidé par le signe fixe qui suit se manifeste par une libération ou une explosion d’énergie.
Ainsi le Verseau peut voir le développement constructif de l’Etat et de la civilisation par des inventions, des améliorations sociales, mais il peut aussi signifier une révolution et le bouleversement complet de l’Etat et de la civilisation par le pouvoir d’un nouveau type d’être humain et de nouveaux idéaux que l’Etat existant refuse.
La distinction entre caractéristiques équinoxiales et zodiacales est donc très importante si on veut bien comprendre la signification vitale du zodiaque.
 
Dans la terminologie zodiacale traditionnelle, les signes cardinaux équinoxiaux (Bélier, Balance) sont « masculins » et les signes succédants sont « féminins » ( Taureau, Scorpion), tandis que les signes solsticiaux cardinaux ( Cancer et Capricorne) sont « féminins », et les signes fixes succédants sont « masculins » ( Lion et Verseau).
Le signe de pouvoir fixe féminin concentre et focalise le signe d’activité cardinal masculin ; ainsi le Taureau est le pouvoir solaire fécondant la terre, et le Scorpion le pouvoir des relations humaines et sociales fixées respectivement dans l’identification sexuelle et dans les affaires.
D’autre part, les signes de pouvoir masculin libèrent ce qui s’est concrétisé ou cristallisé dans les signes d’activité féminins. Ainsi le Lion symbolise le pouvoir créateur ou procréateur libéré par la personnalité formée et le foyer établi, et le Verseau représente l’expansion ou la réforme de la civilisation par ses inventeurs et ses révolutionnaires.
Le Verseau est l’homme social qui essaie passionnément de ne plus être simple créature de l’Etat, mais  l’énergie personnalisante de la Force de Jour est encore très faible, à peine capable d’agir.
Tout comme le Lion fait de grands gestes sociaux pour cacher son profond sentiment d’insécurité sociale ou son « complexe d’infériorité », de même le Verseau fait de grands gestes personnels dans le dessein de cacher son sentiment habituellement inavoué, d’insécurité personnelle et sa peur de toute forte personnalité.
Le Verseau sent au plus profond de lui la présence d’une Nouvelle Vie, mais il est souvent  effrayé par les implications d’une telle présence. Elle pourrait l’obliger à renoncer à sa dépendance envers l’arrière plan social, elle pourrait l’obliger à être vraiment un individu.
En fait il ne veut pas renoncer à sa dépendance à son arrière plan social et ancestral.
 
Le plongeon dans les profondeurs de sa personnalité est une aventure effrayante parce que le sens du moi signifie très peu de chose pour lui, en fait de sécurité. Le Verseau a aussi peur d’être lui-même, indépendant de tous les appuis sociaux et culturels que le Lion a peur  d’être simplement un être social sans la position personnelle privilégiée de chef qui conduit ceux avec lesquels il est « social ». Le Verseau a l’impression que la société a besoin de lui.
Le symbole traditionnel du Verseau est celui du porteur d’eau, portant sur son épaule une urne d’où s’écoule un courant d’eau vers la terre. Cette urne est le symbole de l’enveloppe mystique de la semence qui libère la substance de la nouvelle humanité.
Le pouvoir s’écoule toujours d’un niveau supérieur vers un niveau inférieur, de l’achevé vers ce qui est encore incomplet ou en attente.
Dans le Verseau, le pouvoir peut être le pouvoir de Dieu.
C’est pourquoi certains attendent la manifestation divine de l’ère du Verseau comme le déferlement le plus  puissant de l’Esprit Créateur. (Notion de Loge blanche et de cité blanche)
 
Dans la dernière étape du voyage zodiacal, la Force de Jour s’apprête à compenser la Force de Nuit décroissante.
Les Poissons sont une ère de repolarisation  souvent aigue et violente, une ère de purification et de nettoyage, une ère de tempête et de désintégration totale.
La tradition fait du mois qui précède l’équinoxe de printemps un temps de jeûne et de repentir.
A partir du mercredi des cendres, l’adepte de la Nouvelle Vie doit apprendre à s’identifier volontairement à la mort de toutes les structures établies. Il doit affronter l’état de chrysalide en vue du papillon à venir.
Les Poissons symbolisent le déluge mythique et l’âge de la dissolution universelle.
Les vents du destin social soufflent en sens contraire à celui de la Vierge. Ici, c’est l’homme social qui doit apprendre à renoncer à sa confortable, ou même tragique, dépendance de la structure sociale. Il doit apprendre à se tenir debout tout seul et à compter uniquement sur sa propre Voix intérieure. Il doit apprendre à désapprendre, à renoncer aux idéaux établis et à ses possessions. Sa tâche est de servir Dieu, servir ce qu’aucune révolution ne peut bouleverser. Il a à apprendre la transcendance, la victoire sur soi-même, le balayage des illusions et de la fausse sécurité, la rupture avec les liens sociaux et l’embarquement dans la grande aventure, avec une foi totale.
L’homme fait face à lui-même et à ce plus grand soi qu’il appelle Dieu.
Pour renoncer et transcender, il faut de la discrimination mentale. Le mental, dans les signes précédant les équinoxes (Vierge et Poissons) est le critique constant qui élague les illusions et les cristallisations du passé avec l’intention de balayer la scène pour un nouveau genre de vie et de réalisation.  Aux Poissons, les illusions sociales, l’idéalisme exagéré, le matérialisme scientifique… qui avaient envahi le Verseau doivent être extirpés.
Sous leur aspect négatif ou subjectif, les Poissons représentent le royaume du subconscient (Freud) ou de l’Inconscient personnel (Jung). L’homme doit faire face non seulement à son inconscient personnel mais aussi à l’inconscient collectif particulier de sa culture.
Le futur doit toujours se nourrir de la substance du passé, ce passé, cette mère éternelle, c’est Marie, qui signifie étymologiquement la mer, d’où toute vie doit toujours jaillir, que ce soit une naissance ou une renaissance.
Rien de vital n’est produit à nouveau qui n’émerge de la « mer », et la « mer », c’est les Poissons, gouvernés par Neptune.
Aux Poissons l’individu doit traverser «l’éternel féminin », c’est la chrysalide éternelle qui n’est rien et qui pourtant contient toutes les forces du renouveau. C’est le royaume de la métamorphose et des attraits psychiques charmeurs, le monde de l’extase et de la brume éternelle : réceptivité au divin et médiumnité aux fantasmes d’un passé révolu, sacrifice du martyr et inquisitions effrayantes qui alimentent des frustrations sadiques sous le masque d’œuvres religieuses.
Sous leur aspect le plus élevé, les Poissons se révèlent compassion pure. Mais l’être de compassion comprend qu’en réalité, il ne peut y avoir de salut individuel. L’individu ne peut être sauvé que le jour où l’humanité aura atteint sa pleine réalisation.
La compassion est la loi absolue d’un univers d’ordre et d’harmonie. La compassion est le cœur de la réalité, parce que la réalité est basée sur l’expérience d’une « totalité organique » qui expérimente vraiment toutes choses comme des « touts organiques » ne peut manquer de se voir comme partie de quelque Plus grand Tout, quelle que soit la totalité intégrale qu’il ait pu atteindre dans son être.
C’est pourquoi aux Poissons, le «  messager de la cité blanche » rencontre les hommes qu’il a charge d’enseigner et d’imprégner de la Bonne Nouvelle de la Nouvelle Vie.
La tâche des Poissons : ne reculer devant rien, si horrible que cela soit-il, sur la base de sa propre pureté, de sa propre qualité, s’avancer vers les gens simples, les bras et l’âme chargés de la richesse et de la gloire des collines « d’où vient le salut ».
Aux Poissons, la « cité blanche » lointaine de l’au-delà peut être érigée en réalité signifiante, parmi les hommes.
C’est la fin du cycle qui porte dans ses profondeurs vitales les commencements de la Nouvelle Vie. La Force de Jour et la Force de Nuit sont à nouveau arrivées au point d’équilibre. Mais ce qui sera initié n’est plus l’individu, comme au seuil de la Balance, maintenant, c’est l’Humanité, en tant que tout organique.
 
Le jour et la nuit peuvent être conçus comme deux pôles complémentaires de vie et de conscience, à certains moments de perception si lucides et si riches de contenus universels que de telles illuminations restent comme des phares de direction et de joie, vers des portées de vie toujours plus vastes.
C’est la promesse de la Présence intemporelle et éternelle de Dieu en l’Homme qui accueille pleinement l’intégration totale de toute ce qui l’a amené à cette apogée, celui qui s’accomplit de la synthèse du passé et du futur, dans la plénitude et la gloire de moments qui sont «l’  Eternel Maintenant ».
 
Dans sa conclusion, qu’il intitule « La libération créatrice de l’esprit », Rudhyar montre comment l’homme peut réagir devant le jeu alternatif des énergies de la Force de Jour et de la Force de Nuit.
Ou bien, il subit , et reste conditionné par la nature, ballotté par les deux énergies, oscillant entre individu et collectif, vie et mort, renaissance et encore mort…, ou bien il réussit  à intégrer les 2 polarités dans une harmonie dynamique : il devient un être conditionné par l’Esprit, en équilibre dans une harmonie d’opposés qui, à la fois, transcende ces opposés et inclut toutes leurs manifestations.
 
Pour atteindre une activité conditionnée par l’Esprit, il faut d’abord inclure et accepter consciemment, avec compréhension, toutes les manifestations de la Force de Jour et de la Force de Nuit, des polarités individuelle et collective de la vie.
Si l’être agit ainsi régulièrement, viendra inévitablement un moment où les deux forces, croissant et décroissant périodiquement, atteindront un point d’équilibre, dans son cycle d’être. A ce moment là, celui qui a été, jusque là, polarisé par la force du moment, se trouve également influencé par les 2 forces. Leurs poussées se neutralisent réciproquement ; l’homme, dans sa totalité, devient calme… La Nature est transcendée, l’Esprit se dévoile.
L’ Esprit est la globalité de l’activité cyclique, et cette globalité est impartiale, objective, parce qu’elle inclut les énergies complémentaires dans un état d’équilibre.
Dans le cycle annuel de la Force de Jour et de la Force de Nuit, cet état d’équilibre se situe aux équinoxes. De ce fait, ces 2 points du cycle annuel constituent les symboles archétypiques de ces moments, dans tout cycle de vie, où l’Esprit peut se révéler.
Dans tout cycle de vie, si petit ou si vaste soit-il, ces deux points équinoxiaux sont les « portes d’initiation » qui marquent l’entrée du royaume de « l’être conditionné par l’Esprit ». On peut y pénétrer, soit par le côté Force de Jour personnalisante, soit par le côté Force de Nuit universalisante.
Pour se préparer à cette confrontation équinoxiale, il est, tout d’abord, nécessaire de comprendre la nature cyclique de toute expérience.
Aucune expérience ne peut avoir de sens spirituel si elle n’est rapportée à, et incluse dans, la totalité du cycle où elle s’est produite.
Puisque aux points équinoxiaux de tout cycle, les 2 forces, dont l’interaction crée la substance du cycle, se trouvent équilibrées, neutralisées, c’est à ces moments-là que la plénitude du cycle entier peut devenir agissante. Cette activité est différente de celle conditionnée par la Force de Jour ou par la Force de Nuit, par l’individuel ou le collectif. C’est une activité conditionnée par l’Esprit ; une activité créatrice. Le pouvoir créateur de l’Esprit irradie potentiellement du cœur même de l’équilibre de ces forces.
A ces moments, les portes s’ouvrent, mais celui qui reste endormi en passant ces portes n’expérimentera pas la vision qu’elles révèlent.
La plus haute fonction de l’astrologie, connue des mystiques de tous temps et de toutes races, c’est de révéler à la personnalité en évolution les moments-Semence de son expérience cyclique ; ces moments équinoxiaux où l’Esprit peut agir à l’intérieur de l’âme humaine, sous forme de nouvelles Impulsions cosmiques ou de Signification créatrice.
Dans les civilisations anciennes, proches du rythme saisonnier de la vie, ces ouvertures spirituelles se célébraient par des rites.
 

Rudhyar élargit ensuite les opportunités d’évolution, « de libération de l’Esprit » en évoquant d’autres cycles astrologiques.
Le plus important est le cycle de lunaison , où alternent régulièrement Nouvelles et Pleines Lunes, dans lequel les différentes moments clés peuvent se comparer au cycle zodiacal :  La Nouvelle Lune (point de conjonction) correspond à l’équinoxe de printemps ; la Pleine Lune (point d’opposition) à l’équinoxe d’automne, et cela parce que les équinoxes sont les moments du cycle annuel où la Force de Jour et la Force de Nuit sont le plus intimement liées dans l’expérience humaine.
A la Nouvelle Lune, l’Esprit créateur se libère sous forme d’instincts ou d’énergie constructrice de formes. A la Pleine Lune l’homme peut atteindre un maximum de perception consciente et avertie sur la signification des expériences de la vie.
Mais il ajoute que l’on peut définir un cycle semblable à celui de la lunaison partout où l’on considère les mouvements de 2 planètes par rapport à un observateur terrestre. Les 4 moments culminants ou « critiques » sont la conjonction, l’opposition, et les quadratures. Ici encore, la conjonction est la Racine où se libère la nouvelle impulsion cyclique, et l’opposition, la Semence où la conscience- qui s’est activement préparée à recevoir l’illumination de l’Esprit- peut saisir la signification de la relation cyclique.
 
Ces cycles de relations planétaires sont particulièrement significatifs quand les 2 planètes ainsi associées sont des « opposés polaires ». Ces paires d’opposés polaires sont Mars (positif) et Vénus (négatif), Jupiter et Mercure, Saturne et la Lune, et en un sens au moins, Uranus et le soleil.
Ainsi, chaque fois que Mars et Vénus sont en opposition dans le ciel, les hommes devraient chercher à comprendre le sens véritable de leur nature émotionnelle personnelle.
On  peut encore analyser les cycles personnels en rapport avec les positions « progressées » des planètes d’un thème individuel.
 
Partout où l’on sent la pulsation de la vie, il y a nécessairement déséquilibre, conflit, tension et expérience de la souffrance. Mais il y a aussi ceux qui, par leurs efforts « constructeurs de personnalité » et leur compréhension du rythme cyclique, deviennent véhicules à l’action créatrice de « l’Homme ». Parce qu’ils ont réussi à tirer profit des moments d’équilibre cyclique, parce qu’ils étaient éveillés et prêts quand les portes équinoxiales se sont ouvertes, ils se sont identifiés à l’Homme ».
 



 
Citations
P 13
 L’astrologie est née d’une expérience de l’ordre manifeste dans le ciel pour l’homme perdu dans la jungle et effaré devant le chaos de la vie sauvage. La recherche de l’ordre est une des aspirations essentielles de l’homme.
 
P 15
Systèmes philosophiques, religions, sciences, modes d’action ou d’organisation sociale n’ont, en vérité, qu’un seul but : essayer d’expliquer le désordre extérieur et le réconcilier avec l’ordre interne de l’homme.
L’astrologie représente une de ces tentatives, la plus ancienne peut-être, ou tout au moins, celle qui a gardé sa vitalité intacte le plus longtemps, car la dualité ordre céleste - désordre terrestre est un fait universel.
 
P 16
L’astrologie est la mère de toutes les sciences, la mère de la civilisation ; c’est le premier et le plus universel des efforts faits par l’homme pour découvrir l’ordre caché sous la confusion de la jungle terrestre, qu’elle soit physique ou psychologique.
 
P 93
Le zodiaque reste le symbole puissant d’un processus naturel qui, un jour, servira à nouveau de base à l’organisation de la société et même de la personnalité.
 
P 173

Ainsi le Taureau est le pouvoir solaire fécondant la terre, et le Scorpion le pouvoir des relations humaines et sociales fixées respectivement dans l’identification sexuelle et dans les affaires ou les trusts.
 
P 195
La plus haute fonction de l’astrologie, connue des mystiques de tous temps et de toutes races, c’est de révéler à la personnalité en évolution les moments-Semence de son expérience cyclique ; ces moments équinoxiaux où l’Esprit peut agir à l’intérieur de l’âme humaine, sous forme de nouvelles Impulsions cosmiques ou de Signification créatrice.
 


Tentative de résumé de l’enchaînement des signes :
 
Bélier : action,  impulsion, aurore de la personnalité
Taureau : procréation, production, consolidation Gémeaux : extension de l’être par la relation Cancer= fécondation, foyer Lion = individualisation, auto expression, aurore d’un personnage social Vierge = interrogations sur le sens du processus social, analyse, discernement, technique Balance=  grand sens des valeurs sociales Scorpion : besoin d’union totale avec d’autres individus dans le but de constituer ensemble un tout organique plus grand, sexe comme seuil de « conscience cosmique » Sagittaire : quête de l’absolu , recherche de connexions lointaines, serviteur de la communauté  Capricorne : triomphe des forces collectivistes dans l’ Etat, prémisses  de la Révolution imminente, semence vivante en gestation  Verseau : inventions, améliorations sociales, mais aussi révolution et bouleversement complet de l’Etat par le pouvoir d’un nouveau type d’être humain Poissons : purification, dissolution universelle, se tenir debout tout seul et compter uniquement sur sa propre Voix intérieure, l’homme fait face à lui-même et à Dieu :  fin du cycle qui porte dans ses profondeurs vitales les commencements de la Nouvelle Vie.
 
 

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